• La chasse du roi Arthur (2)

    Combien de temps courut-il ainsi, léger comme un garçon de vingt ans ? Il n'eût su le dire. Pas davantage, il n'eût été capable de compter les kilomètres couverts avant d'arriver au palais du roi Artur.

     

     

     

    C'était une demeure plus haute que la montagne. Elle était faite de marbre noir et ses créneaux, bordés d'étoiles, dessinnaient comme une grecque éblouissante. La façade que voyait Jean-Marie comptait au moins mille fenêtres qui étincelaient de lumières. La cour immense, dallée du même marbre noir que celui des murs, fut bientôt emplie par les cavaliers et les piétons tandis que des valets emmenaient chevaux et chiens. Au-dessus du perron de marbre noir, une double, énorme porte d'or s'ouvrit. Quand le bûcheron, entrainé par la foule, eut, à son tour, franchi le seuil du palais, il se trouva dans un vestibule tout en glaces. Alors, se rappelant sa vieillesse, sa misère, et le fagot qu'il portait, il eut honte. Malgré lui, cependant, il cherchait son reflet dans les immenses miroirs, parmi toutes ces fringantes silhouettes que multipliaient, à l'infini, les transparentes parois. N'y parvenant, il s'écarta pour demeurer après les autres. Alors, il regarda à droite, à gauche, devant lui, derrière lui, sans plus de succès. Il était sûr d'être seul et pourtant les glaces se renvoyaient l'image d'un beau jeune homme en culottes collantes, pourpoint de velours, coiffé d'un chapeau de page à plume ! Un adolescent qui répétait tous les gestes de Jean-Marie, levait la main quand le bûcheron levait la main, s'inclinait, s'il s'inclinait. Eberlué, transporté, n'osant encore croire à sa métamorphose, Jean-Marie chercha son fagot sur son épaule. A la place, il n'y avait que les plis lourds d'une cape cramoisie.

     

    D'un élan, avec l'entrain que donne la certitude d'être jeune et beau, Jean-Marie pénétra dans la salle où s'étaient engouffrés les autres, tout à l'heure, et qui était la salle du Trône.

     

    Celui-ci s'élevait au fond, sous un dais pailleté de lumière et dont on ne distinguait pas au premier coup d'oeil en quoi il était fait. En réalité, ces brillantes raies si fines, qui frémissaient, s'irisaient tout autour, se composaient d'une onde impalpable s'évaporant avant de toucher au sol. Le Roi Artur était assis entre ces draperies fluides sur un fauteuil taillé dans un seul bloc de diamant. A ses côtés, sa fille, la belle Isold, petite et mince, avait un visage si pur et si beau que l'on avait peine à en soutenir l'éclat. Ses cheveux, d'un blond très doux, la recouvraient jusqu'à la ceinture comme une mantille d'or. Un voile tissé de fils de la Vierge était fixé sur son front par une agrafe de diamants. Sa robe avait la couleur des nuages à l'aurore, et ses pieds, minuscules, étaient posés sur un coussin en velours d'edelweiss. Jean-Marie ne pouvait détacher ses yeux de la ravissante vision. Elle sentit ce regard. Ses larges prunelles d'un bleu céleste s'arrêtèrent sur le beau jeune homme qui la contemplait et il parut à Jean-Marie qu'elle rougit imperceptiblement.

     

     

    Mais le Roi s'étant levé tendit la main à la princesse. Tous deux descendirent les marches du trône pour traverser la salle entre deux haies de courtisans inclinés.

     

    La suite bientôt.

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  • Commentaires

    6
    dany l
    Vendredi 13 Juillet 2012 à 17:09
    dany															l

    ouahhhhhhhhhhhhhhhhhhhh !!!

    ya une suite ?????

    ben tu vois je ne suis pas venue hier, c'est rare mais ça arrive, heureusement que ça ne s'efface pas !!!!!

    bizzzzzzzzzz ma Nath, bonne journée, et.... travail bien !

    5
    Samedi 5 Mars 2011 à 08:50
    le Pierrot

    C'est vrai qu'il est plus agréable d'embrasser le réel, alors approche toi nathie, qu'afin sur tes joues, je dépose plein de bisous...bon week end à toi...

    4
    Vendredi 4 Mars 2011 à 11:42
    Martine27

    Tu sais maintenir le suspense !

    3
    Vendredi 4 Mars 2011 à 10:09
    le Pierrot

    Isold est bien jolie, crois tu que je puisse déposer un petit bisou sur sa joue ? Jean Marie n'est pas jaloux je pense...bisou nathie, passe un bon week end...

    2
    Vendredi 4 Mars 2011 à 09:49
    Laure

    La suite vite

    Bon vendredi Nathie

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    1
    Vendredi 4 Mars 2011 à 08:03
    Oo° Kri °oO

    Pourquoi ca s'arrête toujours au moment le plus palpitant? ...

    A bientôt pour la suite!

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