• La légende de Saint-Cyrice

     

    Une nuit qu'il s'était attardé plus que de coutume, un nommé Palet du hameau des Fabreguettes, conduisait sa mule chargée d'un lourd sac de châtaignes sur le sentier qui passe par la chapelle Saint-Cyrice.

    Alors qu'il se trouve à sa hauteur, voilà que le sac glisse sous le ventre de la bête. Grand embarras du conducteur, incapable de remettre la charge à sa place ... et de la bête qui ne peut la traîner ainsi posée. Pendant qu'il réfléchit, il entend un chant sortir de l'église. C'était un " Gloria in excelsis ". Qui est là à cette heure se demande-t-il. Malgré son étonnement et son émotion, Palet se décide à entrer dans l'église.

    Le choeur est éclairé par un éblouissant luminaire. L'assistance dans la nef est si serrée que tout le monde se tient debout.


    La légende de Saint-Cyrice


    Au bout d'un moment, Palet avise un gros gaillard aux larges épaules qui se trouve devant lui, lui tape sur le dos et le prie de venir l'aider à recharger sa mule. Mais sous sa main, ce dos et ces épaules lui semblent vides de chair et d'os, comme s'il n'avait touché que de l'air. L'homme le suit pourtant sans rien dire. Pallet s'arc-boute et crie à son compagnon " Anem ! butaz " ( Allons ! Poussez ! ) Il entend alors une grosse voix caverneuse lui répondre " E buta, tu, que as de carn d d'osses ! " ( Et  pousse, toi qui es de chair et d'os ! ) En même temps, un soufflet retentissant lui tombe sur la figure tandis que l'homme disparaît.

    Sa force centuplée par la peur, Palet remet vite le sac en place et tout tremblant, près de s'évanouir, il rentre chez lui et raconte l'histoire.

    Depuis ce jour, il ne passe jamais devant la chaépelle sans éprouver un petit frisson et rentre chez lui bien avant la nuit.


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  • Etienne de Bourbon, inquisiteur dominicain du XIIIème siècle, prêchant dans le diocèse de Belley, se promena un jour dans une  forêt dont les arbres avaient séché sur pied et dont l'étang était à sec. Il s'en étonna et s'informa auprès des habitants du pays pour savoir ce qui s'était passé. Il apprit qu'un chevalier avait enlevé le bienfait de cette forêt et de cet étang à un couvent voisin, les moines ayant reçu cette libéralité de ses ancêtres. Le prieur, ne pouvant reprendre son bien ni par la force ni par les moyens de justice, s'était rendu sur les lieux et s'était adressé ainsi à la forêt et à l'étang :

     

    Forêt de Rothonne

    Forêt de Rothonne.


    " Au nom des droits que j'ai sur vous, je vous anathématise et vous défends de produire désormais quoi que ce soit dont puissent user ceux qui nous ont injustement dépouillés ".

     

    Forêt d'ArbignieuForêt d'Arbignieu.


    Depuis ce jour, la forêt n'avait plus donné de bois ou de glands, et l'étang n'avait plus nourri de poissons.

     

    Source : " Les mystères de l'Ain ", Alain Lequien.


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  • Braille

    Grangeon à Braille.

     

    Dans le Bugey, le grangeon était la maison de campagne des vignerons. C'était là qu'ils oubliaient parfois, en les noyant au fond d'un pot de vin, les soucis occasionnés par leurs rudes travaux. Ces petites  maisons comprenaient généralement un pressoir, un cellier et une salle où l'on se réunissait, en famille, les samedis et dimanches pour y faire la fête. On y buvait beaucoup, et attention au supplice infamant qui attendait celui qui se perdait dans les vapeurs de l'ivresse : il devait avaler ... un verre d'eau. Cela arrivait rarement, car c'était une véritable punition. En effet, le vigneron bugiste se faisait un point d'honneur de ne jamais arriver à cette extrémité, et c'était prudence de sa part car, disait-on, il pouvait arriver à en mourir.

     

    Rothonod

    Furans à Rothonod.

     

    C'est ce qui arriva à ce vieillard de Condon ( Andert-et-Condon ) qui s'alita pour la première fois à l'âge de 85 ans. " Zai bu daigua ... " confessa-t-il, piteux, au médecin qui l'auscultait. Il fauchait au bord du Furans, la chaleur était accablante, et le cruchon de vin depuis longtemps vidé. Dans l'impossibilité de remonter au village, il s'était donc risqué à boire un peu d'eau dans le creux de sa main. De là  venait tout le mal. Notre homme réclama lui-même les derniers sacrements, tant il jugeait son cas désespéré. Quand il se fut préparé pour son dernier voyage, et comme il lui restait un souffle de vie, il se fit apporter une bonne bouteilleet, en présence du curé ébahi, trinqua d'une main ferme à la santé de tous les assistants.

     

     

    Nattages

    Vignes à Nattages.

     

    Source : " Les mystères de l'Ain ", Alain Lequien.


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  • Charabotte est un hameau situé près de Chaley.

     

    Charabotte ( moulin )

    Moulin de la Charabotte.


    Il y a fort longtemps, des montagnes entourant ce petit hameau de quelques maisons, jaillissaient de nombreux ruisseaux qui alimentaient l'Albarine. Par temps de grosse pluie, tout était inondé : prés, maisons, routes ... ce qui, bien sûr, désolait les habitants du lieu.

     

    Charabotte

    Un jour, alors que presque tout était submergé par l'eau, apparut le chat aux bottes de sept lieues. Eh oui, il lui arrivait parfois de traverser notre région au cours de ses voyages ! Et comme chacun le sait, notre chat passait de montagne en montagne sans difficulté. Cependant, notre chat, assuré de franchir son obstacle, glissa car il ne faisait pas toujours attention à ce qu'il faisait et chuta lourdement dans les prés inondés Un vieux paysan, présent lors de l'incident, fit cette réflexion : " Regardez ! L'eau n'a jamais été aussi haute, le chat a de l'eau ras les bottes ! " Et comme on aidait notre fameux chat à se relever de sa mauvaise posture - en ce temps-là, les hommes et les animaux étaient en communication totale -, celui-ci répondit : " Chaque fois que vous serez inondés, appelez-moi, j'enlèverai l'eau avec mes bottes. " Aussitôt dit, aussitôt fait.

     

    Charabotte

    En reconnaissance, les habitants décidèrent de donner le nom de " Charabotte " au petit village, en souvenir de cette rencontre.

     

    Cascade de la Charabotte

    Cascade de la Charabotte.


    Source: " Les mystères de l'Ain ", Alain Lequien.


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    Bien inspirée par le sujet du casse tête de la semaine, je vous présente trois ponts symboliques.

     

    Cascade des Dards

    Le pont des Fées en amont de la cascade des Dards dans le Bugey.

     

    Don ( pont du Diable )

    Le pont du Diable dans le Valromey.

    Voir la légende

    ICI

     

    Annecy

    Le Pont des Amours à Annecy ( Haute-Savoie ).

    La légende dit que deux amoureux se donnant un baiser en son milieu seront unis pour la vie.


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