• Thézillieu

     

                                                                Emplacement de l'ancienne Abbaye de Saint-Sulpice.

     

    Dom Bernard, quinzième abbé du monastère de Saint-Sulpice, venait de mourir. Sur sa demande, on le mit au tombeau sans lui ôter le magnifique anneau d’or qu’il portait au doigt, présent d’un preux chevalier, qui l’avait ravi à un Infidèle, puis, en signe de purification, déposé pendant toute une nuit sur le tombeau du Christ. Et, malgré la grande valeur du bijou, les moines avaient scrupuleusement respecté la volonté du mourant.

     

    Pourtant, parmi eux, il s’en trouva un - frère Gaultier - que le riche anneau remplit de convoitise. Pourquoi, pensait-il, laisser perdre au fond d’un sépulcre un joyau dont on pourrait tirer grand profit ? Aussi, le soir des obsèques, quand tout dormait dans l’abbaye, il sortit sans bruit de sa cellule, se faufila à pas de loup dans l’ombre des couloirs et du cloître, et, dans son habit blanc qui l’eût fait, en tout autre lieu, passer pour un fantôme, il pénétra dans l’église. Elle était déserte. Allumant alors un cierge à la lampe du sanctuaire, il descendit dans la crypte. Là, muni d’un levier de fer qu’il avait eu soin de se procurer, il souleva la dalle donnant accès aux tombeaux des abbés, la redressa avec effort, et se glissa dans le caveau. Puis, à la lueur du cierge, il déplaça la pierre recouvrant le sarcophage de Dom Bernard. Sans doute marqua-t-il un moment d’hésitation, en présence du cadavre de celui qui avait été pour lui plus un père qu’un abbé. Mais la cupidité l’emportant, il arrache l’anneau du doigt du mort. Il veut fuir, mais, songeant qu’il oublie de replacer le couvercle du tombeau, il se retourne pour le faire ... Il « sent » une main, puissante comme une griffe, le retenir par le pan de son manteau; il « voit » Dom Bernard se dresser soudain dans sa bière ...

    En même temps, un bruit effroyable se fait entendre : la lourde dalle du caveau vient de retomber, emprisonnant le vivant avec les morts.

     

    Le lendemain, on signala la disparition de frère Gaultier. Comme il ne passait pas pour un modèle de sainteté, on crut qu’il avait pris la clef des champs.

     

    Huit ans plus tard, quand mourut à son tour Ponce, seizième abbé de Saint-Sulpice, on ouvrit de nouveau le caveau des abbés. Quel ne fut l’effroi des moines chargés de préparer la bière, quand ils découvrirent un mort, un squelette, gisant au pied du tombeau de Dom Bernard. Il serrait dans ses doigts décharnés l’anneau d’or de l’abbé, et la pierre du sépulcre retenait sous son poids un pan de manteau ...

     

     

    Thézillieu

     

                                                                    Ruines de l'Abbaye Saint-Sulpice à Thézillieu.

    

    Si vous désirez connaître l'histoire de cette abbaye, c'est   ICI.

     

     


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  • Pour la communauté " Le casse tête de la semaine ".

     

    Quand Lajémy a dit " miroir ", j'ai tout de suite pensé à Narcisse.

     

    La légende.

     

    L'Air et la Terre avaient une fille : Écho. Cette jolie nymphe avait été punie par la grande déesse Héra parce qu'elle aidait son époux infidèle.
    Depuis, elle ne pouvait plus répondre aux questions qu'on lui posait. Elle répétait simplement les derniers mots qu'elle entendait.
    Un jour, Écho s'éprit d'un jeune homme, Narcisse, à qui elle osa avouer son désir. Mais il se moqua d'elle. Affligée, elle se réfugia dans une caverne.
    La déesse Némésis, émue par les plaintes de la nymphe, voulut la venger. Elle guida Narcisse jusqu'à une rivière, et le jeune homme, qui avait très soif, se pencha pour prendre une gorgée d'eau. Mais lorsqu'il vit son propre reflet, Narcisse en tomba amoureux. Dès lors, il ne cessa plus de contempler son beau visage dans l'eau limpide.
    Progressivement, ses pieds se changèrent en racines, son corps en tige et, sans s'en apercevoir, Narcisse se transforma en une jolie fleur, qui porte son nom.
    Malheureusement, cette transformation n'apaisa jamais la douleur d'Écho. La nymphe a tant maigri qu'il ne reste aujourd'hui que sa voix. Et, du fond de sa caverne, Écho répète encore les derniers mots des paroles qui lui sont adressées.

     

    D'autres versions en visitant le lien ci-dessous.

     

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Narcisse_(mythologie)#Mythe

     

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    Arbres se mirant dans l'eau.

     

    J'ai également trouvé une autre histoire qui m'a beaucoup plu.

     

    Narcisse, un beau jeune homme allait tous les jours contempler sa propre beauté dans l'eau d'un lac. Il était si fasciné par son image qu'un jour il tomba dans le lac et s'y noya . A l'endroit où il était tombé, naquit une fleur qui fut appelée Narcisse.
    Les oréades divinités des bois étaient venues au bord de ce lac d'eau douce et l'avaient trouvé transformé en urne de larmes amères.
    " Pourquoi pleures-tu ? demandèrent les Oréades.
    - Je pleure pour Narcisse, répondit le Lac
    - Voilà qui ne nous étonne guère, dirent-elles alors. Nous avions beau être toutes constamment à sa poursuite dans les bois, tu étais le seul à pouvoir contempler de près sa beauté.
    - Narcisse était donc beau ? demanda le lac.
    - Qui mieux que toi pouvait le savoir ? répliquèrent les Oréades, surprises. C’était bien sur tes rives, tout de même, qu’il se penchait chaque jour !

    Le lac resta un moment sans rien dire. Puis :

    -  Je pleure pour Narcisse, mais je ne m’étais jamais aperçu que Narcisse était beau. Je pleure pour Narcisse parce que, chaque fois qu’il se penchait sur mes rives, je pouvais voir au fond de ses yeux, le reflet de ma propre beauté ".

     

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    Reflets.


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  •  

    Par un soir d’octobre que l’on peut situer au XVème comme au XVIème siècle, Dom Germain, prieur de l’abbaye de Saint-Sulpice, en Valromey, revenait de Machuraz, où il avait présidé les joyeuses cérémonies des vendanges. En compagnie de frère Pancrace, l’économe du lieu, et des vignerons du pays, heureux d’accueillir le bon père, si aimable et si charitable, il avait goûté le vin nouveau, et même le plus ancien.

     

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    Château de Machuraz, sur la commune de Vieu, ( XVI ème siècle, restauré au XIXème siècle ), sa tour ronde domine l'entrée du village d’Artemare quand on arrive par l'ouest. Son vignoble développé par l'abbaye de Saint-Sulpice fournissait un des vins réputés du Bugey.

     

     

     

     

    La route était longue, de Machuraz à l’abbaye de Saint-Sulpice, mais le révérend religieux, bien qu’il fût déjà tard, ne se pressait pas outre mesure. Chevauchant sa mule au trot régulier, dodelinant de la tête et souriant aux premières étoiles, il songeait à la bonne journée qu’il venait de passer parmi les braves vignerons, aux excellents vins qu’ils produisaient, et il admirait les derniers reflets d’un magnifique coucher de soleil.

     

    Puis, la fraîcheur de la brise du soir, l’odeur âcre des sapinières le firent sortir de sa légère torpeur. Il entonna une vieille chanson bugiste dont les couplets évoquaient les loups et les bergères. C’était peut-être pour se tenir bien éveillé, et, par la même occasion, encourager sa mule à gravir plus vivement le chemin rocailleux où ses sabots ferrés retentissaient en faisant jaillir des étincelles. C’était peut-être aussi pour se rafermir le coeur et l’esprit, à l’approche du   " Pas de la Dangereuse ".

     

    L’endroit était redoutable. Au fond d’une gorge aux parois à pic, très étroite et profonde, que le Groin et le ruisseau d’Arvières réunis avaient sciée pendant des milliers de siècle, mugissait une eau furieuse et cascadante. Mais le pire, c’était que ce passage, déjà périlleux par lui-même, servait de point d’embuscade aux bandits qui se cachaient alentour pour agresser les voyageurs et les dévaliser. Et si l’un d’eux se montrait un peu trop récalcitrant pour livrer sa bourse, les détrousseurs l’approchaient du gouffre en le menaçant de le précipiter dedans; et les écus pleuvaient alors comme par miracle.

     

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    Impressionnante brèche étroite de plus de 50 m de profondeur creusée dans le calcaire par les eaux tumultueuses du Groin et de l'Arvière.

     

    Voilà pourquoi Dom Germain ne devait pas se sentir des plus rassurés, lui qui rapportait à l’abbaye le produit des dîmes versées par les vignerons de Machuraz. Aussi, lorsque, dans un rayon de lune, il distingua l’oratoire de Notre-Dame-du- Peurpre, placé en cet endroit sinistre, il voulut réciter quelque oraison. Mais il avait à peine ébauché le signe de croix que sa mule s’arrêta soudain, les oreilles dressées.

    

    Déjà le prieur aperçoit des lueurs qui s’agitent auprès de la chapelle, déjà il distingue des bruits d’armes et de voix, déjà des pas résonnent sur le chemin, derrière lui. Impossible de fuir : le gouffre est à gauche, les rochers à droite, devant et derrière, le passage est tenu par les brigands, dont il entend les pas se rapprocher.

    

    Que faire ? Le moine ne doute pas un instant de la protection de Dieu et des bienheureux. Il se signe et fait un voeu à saint Germain, son patron, et tourne la tête de la mule vers le précipice. Peut-être inspirée, elle aussi, par le ciel, la bête recule, prend son élan, et hop ! d’un bond vraiment miraculeux, elle saute par-dessus la Dangereuse avec son cavalier.

     

    Jamais on n’avait entendu parler d’un tel exploit. Aussi, deux heures plus tard, tous les moines de Saint-Sulpice, au début des matines, entonnaient un énergique et fervent Magnificat, tandis que, " au seuil de l’église illuminée comme pour une nuit de Noël ", un frère convers tenait la brave mule par la bride.

    Dom Germain ne tarda pas à exécuter son voeu, qui consistait à faire construire un pont sur l’abîme, " à l’endroit même du prodige ". En signe de reconnaissance, il voulut qu’une statuette de saint Germain fût placée sous une arche. De plus,une pierre de l’un des parapets s’orna des armes de l’abbaye, gravées dans " une guirlande de fers de mule ".

     

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    100 1173 Le pont du Diable.

     

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    Gouffre du diable à la sortie de Don sur la D30b en direction de Champagne-en-Valromey.

     

    L’ouvrage prit le nom de " Pont-de-Saint-Germain ", puis, sans doute à cause des attentats qui continuèrent de se produire à ses abords, celui de " Pont-du-Diable ". Avec le temps, on finit par croire que toute cette histoire relevait du domaine de la légende. Pourtant, l’abbé Agniel, qui fut curé de Vieu pendant cinquante-cinq ans, voulut un jour tenter de découvrir ce qu’il pouvait y avoir de vrai dans cette tradition.  Et René Bazin, dans " Le registre d’un curé ", paru dans "Les débats " du 8 septembre 1901, écrivait, à propos de l’abbé Agniel : " On l’assit dans un fauteuil de paille, on le descendit, au bout d’une corde, jusqu’au-dessous du pont de la Dangereuse, et là, il découvrit une niche et, dans la niche, une statuette de saint Germain, patron du prieur. Sur la terre ferme, il fit une autre découverte, celle d’une pierre sculptée aux armoiries de l’abbaye et qui portait autour de l’écusson une guirlande de fers de mule ".

    

    


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  •  

    Mais Jehan, d’un pas tranquille, franchissait la dernière enceinte, puis le pont-levis. Il se retourna, contempla le massif bastion d’où il était chassé. En dépit de la révolte qui bouillonnait en lui, il se remémorait, avec regret, son enfance, sa première jeunesse vécues entre ces murs, les marques d’estime que lui avait données le baron Jacques. Une tristesse profonde, bientôt, adoucit sa rancune et ses yeux se mouillèrent. Il reprit sa marche, ne voyant les choses qu’au travers de ce voile de larmes !

    Cependant, le magnifique carrosse, arrêté à deux pas de lui, n’était pas une hallucination. Il était attelé de quatre chevaux, blancs comme la blancheur des neiges de hauts sommets, et que leur cocher maintenait d’une poigne ferme, un valet assis à ses côtés. Tous deux portaient une livrée de teinte améthyste semblable à la soie qui capitonnait l’intérieur du carrosse.

    Dès que Jehan parut, le valet, sautant de son siège, ouvrit la portière et prononça :

    - Notre Princesse Allobrogine nous a donné l’ordre de conduire Messire au château de Talloires où il est attendu.

    Deux secondes après, le cocher toucha ses chevaux qui partirent en flèche. A la vitesse d’un vent rapide le tour du lac fut fait, emportant vers le bonheur le noble ami des fées.

     

    DSCF1867.JPG

      

    Le mariage d’Ancilie et de Jehan fut d’un faste qu’eussent envié des rois. Trois souverains, d’ailleurs, y assistaient. On compta cinq cents et quelques invités. Le soir, il y eut un feu d’artifice qui embrasa de reflets magiques les montagnes, le ciel et l’eau. Le lac paraissait une immense nappe d’or sur laquelle ricochaient des étoiles.

    Et les cadeaux à la jeune épouse furent si nombreux que vingt ans après, dit-on, l’inventaire n’en était pas terminé.

    Mais le voile que portait Ancilie suscita autant de curiosité que d’admiration. En quoi donc était-il ? Plus fin que la plus fine soie de Mossoul, plus travaillé que la plus savante dentelle, il bruissait, il scintillait.

    Vous l’avez compris : ce voile était un présent des fées.

     

    Le seigneur de Duingt ne prit aucune part à ces réjouissances. Pourtant, Jehan l’avait invité. Las ! Il nous faut admettre que Jacques III n’avait pas l’âme assez haute pour être sensible au pardon. il demeura à se morfondre dans son isolement. On raconte qu’il ne quittait son château que pour s’approcher du lac. Comme s’il eût gardé une vaine espérance, il interrogeait les liquides profondeurs où se dressaient encore les troncs naguère plantés qui, par un effet d’optique, semblaient zigzaguer sous les eaux et frémir d’ironie moqueuse.

    Les fées ne revinrent pas, dédaignant les énormes mottes de beurre et les tas de sel que le baron, chaque jour, faisait déposer sur le rivage.

    Les fées sont des êtres charmants. Seulement, elles sont, aussi, vindicatives et fort susceptibles.

    Voilà pourquoi, disent les Anciens, le pont de Duingt à Talloires ne fut jamais achevé.

     

    FIN

    

    Vue de Duingt depuis le Chemin des Moines à Talloires

    

    Tableau de Suzanne Lansé représentant la baie de Duingt au pied du Roc des Boeufs et de la montagne d'Entrevernes.


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  • Le baron de Duingt fut ravi du succès de la démarche. Comme l’avait dit Allobrogine, il n’était qu’à demi convaincu de l’existence des fées. Mais Jehan était un garçon raisonnable, non pas l’un de ces rêveurs qui s’imaginent toujours voir ce que les autres ne voient pas. Il lui accordait confiance.

    - Tes amies les fées auront autant de beurre et de sel qu’elles en désirent ! acquiesça-t-il. Prie-les de commencer sans tarder.

    Le page aurait pu ne pas se déranger. Un elfe devait trainer par là qui, sans doute, courut avertir les fées car, s’en retournant à la grotte, le jeune homme rencontra nombre d’entre elles qui charriaient des pics, des cordes. Ces instruments-là fabriqués à leur mesure.

    Mais en même temps, elles tiraient aussi des troncs d’arbres que des bûcherons eussent eu de la peine à déplacer. Le messager ne s’étonna pas. Sa nourrice lui avait dit que les fées, si elles le voulaient, pourraient abattre un château fort.

     

     

     

    Annecy

     

    Le seigneur de Duingt exultait. De jour en jour, il voyait les pilotis affleurer de la nappe bleue des eaux et son page lui avait affirmé que, de l’autre côté du lac, un travail identique s‘accomplissait. Quand les pilotis se rejoindraient, il ne resterait qu’à y fixer des planches. Le pont serait construit.

    Ah ! Pourquoi ? Pourquoi prêta-t-il l’oreille aux propos de l’un des conseillers, un certain Arnodinus qui, jaloux de la faveur de Jehan, réveilla ses doutes :

    - L’on se joue de votre bonne foi, Monseigneur ! L’effronté page vous en fait accroire. Comment aurait-il sur les fées plus de crédit que vous n’en avez vous-même ? Les fées de la région sont à votre service, comme nous tous. Vous n’aviez qu’à leur imposer votre volonté. elles vous auraient obéi et il ne vous en eût pas coûté une once de beurre ni une poignée de sel. D’ailleurs ... Les avez-vous vues ramasser toutes ces provisions placées sur le rivage ? M’est avis que Jehan s’en empare pour les revendre bon prix.

     

    Le baron Jacques commença par repousser les insinuations du perfide. Puis il les discuta. Puis il y réfléchit. A la fin, son orgueil et son avarice se trouvèrent d’accord.

    Ayant fait comparaitre Jehan, il prononça d’un ton d’ironie terrible :

    - Avertis tes amies les fées que je suspends mes dons de beurre et de sel.

    - Oh ! balbutia le page qui voyait s’effondrer avec le pont ses espoirs amoureux. Mais alors ...

    - Elles travailleront désormais pour mon seul bon plaisir.

    Jehan se jeta aux genoux du Seigneur.

    Celui-ci, inflexible, poursuivait :

    - Quant à toi, remercie ton étoile. En souvenir de tes loyaux services passés, je te laisse la vie sauve. Pourtant tu mériterais la mort pour avoir fait commerce de ces vivres que tu m’extorquais. Tes protestations sont inutiles. On t’a vu, l’autre soir, parler à l’un de ces brigands qui infestent nos montagnes.

    Le pauvre Jehan ne parvint pas à se justifier. Il bredouillait, ne trouvait pas ses mots. Son maître le congédia durement :

    - Retire-toi de ma vue. Quitte ces lieux que ta présence déshonore. Va poursuivre chez d’autres ta vie de mensonge et de lucre.

     

    Titubant sous la honte, l’exilé sortit de la chambre seigneuriale. Alors, il se redressa. Il ne devait pas donner à ses ennemis le spectacle de son désespoir. Il comprenait bien qu’il était victime d’une cabale. Mais qui donc pouvait lui en vouloir à ce point ? Il fut tout aussitôt renseigné. Comme il traversait la première enceinte, il entendit un ricanement et se trouva face à face avec Arnodinus. A l’expression du bonhomme, Jehan ne douta pas que ce fût là son plus noir ennemi.

    - Vous sortez ? sussura le traître, rayonnant de haine satisfaite. Auriez-vous reçu convocation de la Princesse Allobrogine ?

    Ce ton persifleur exaspéra la colère du page qui dégaina. L’autre voulut en faire autant, mais il ne put tirer son épée. Son bras était frappé d’une paralysie soudaine. Sa main restait crispée sur le pommeau tandis qu’il se mettait à rugir comme un lion.

    Jehan alors replaça son épée au fourreau.

    - Je n’attaque pas qui ne peut se défendre.

    Cloué sur place, Arnodinus vociférait de plus belle, traitant Jehan de vendu au diable, jurant qu’il le ferait quelque jour appréhender et rouer à mort.

     

    La suite demain.

     

     

     

     

     


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