• Une belle résolution que je vais essayer de tenir malgré toute la pudeur qui me caractérise.

    Car sans eux, sans elles, je ne serais même pas la moitié de moi-même.

      

     

    Et puis, si je n'y arrive pas, je vais essayer de leur montrer.


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  • En ce jour de Noël 2014, la magie avait opéré.

    Un autre conte de Noël de Paul Gambérini.

     

    Il était une fois un panneau de signalisation planté à l’orée d’une petite rue. D’une apparence usuelle on pouvait dire qu’il était banal si on ne l’imaginait pas autrement que passif, juste pour faire son boulot de balise silencieuse, froide et sévère. Car vouloir lui prêter des sentiments ou des émotions, semblables à ce que nous pouvons ressentir, ne serait pas de mise si on n’était pas dans un conte de Noël, d’autant que ce panneau-là était vraiment tristounet.

    Et pour cause. Alors qu’il aurait souhaité servir des orientations plus nobles, comme celles d’indiquer un théâtre, une école de musique, un musée, une maternité ou même assurer la protection des chevreuils ou des grenouilles en rase campagne, le sort en avait décidé autrement. Au lieu de cela on l’avait affublé d’une interdiction saisonnière surprenante, en lettres administrativement appliquées : « Rue interdite au Père Noël ». De quoi frustrer les espérances de plusieurs bambins du 25 décembre.

    Les passants débonnaires se demandaient comment pouvait-on empêcher le Père Noël de faire ses distributions, alors que lui-seul avait la juste mesure des récompenses à attribuer. Il est fort possible qu’un fonctionnaire, trop zélé, ait voulu sanctionner des comportements de gamins turbulents dans une rue délaissée par une municipalité calfeutrée dans son confort de condescendance. Mais c’était ainsi et pour notre panneau il lui était difficile de compter ses amis car il subissait la vindicte générale des riverains immédiats, lesquels n’en finissaient pas de subir des interdits de toutes espèces.

    Ne fais pas ci ne dits pas ça : c’était lassant. Comme si on voulait réduire les libertés précieuses issues des plus lointaines traditions révolutionnaires. Bref, les gamins lui lançaient des cailloux, les adultes le maudissaient, une vieille dame l’insultait quotidiennement, les chiens le fréquentaient abusivement et les pigeons se laissaient aller sur cette cible incongrue. Ce devoir d’interdit lui était infernal et rien n’aurait pu le sortir de cette situation désespérée sans les bienfaits d’une heureuse providence de Noël.

    C’était un vieux bonhomme du nom de Léon dit « Le Bouchon » un de ces marginaux authentiques qui existait dans un univers parallèle, démuni de tout mais prompt à tout donner de ce qu’il n’avait jamais possédé. Ses habitudes le rendaient souvent titubant autour d’un poteau ou d’un réverbère familier.

    Quant à son haleine, elle dégageait un souffle capable de vous descendre, d’un coup, les douze points, solidement accrochés, d’un honorable permis de conduire.

    Autant dire que sa lucidité, chargée au-delà des grammes fatidiques, lui permettait cet extraordinaire avantage de pouvoir parler aux panneaux de signalisation. C’est ce qu’il fit un soir, alors qu’il regagnait sa demeure, sise dans notre petite rue. Le dialogue qui s’ensuivit ne peut pas être décodé en termes intelligibles tant il appartient aux mystères des bafouillages imbibés, mais les conséquences en furent décisives. Le bonhomme comprit qu’on en voulait au Père Noël, un vieux copain à lui, disait-il, alors qu’il reprenait partiellement l’usage de son équilibre.

    Après plusieurs jours de difficiles abstinences il rassembla les gamins de la rue, histoire de trouver, avec eux, l’inspiration la plus lumineuse du moment. Une petite fille, du nom de Suzanne, se montra astucieuse. Elle lui dit doucement : « Papy Bouchon, si t’arrêtes de boire, plus jamais, le Père Noël ne nous oubliera pas, j’en suis sûre ! »

    Le bonhomme la regarda et dans ses grands yeux bleus, suppliants, il mesura l’espoir de tous ces gamins qui le fixaient comme s’il détenait, lui-seul, le pouvoir de leur immense bonheur. Il hésita, puis, mû par une douceur de saison il prononça, de façon solennelle, ce que le ciel de Noël attendait depuis longtemps.

    Avec force et conviction il promit de ne plus jamais boire une seule goutte de toutes ces fioles, de ces bouteilles ou chopines de bistrots si le Père Noël bravait les interdits pour satisfaire aux désirs de son jeune entourage, tous gamins, gamines, chenapans délurés, galopins de quartiers, gavroches de toujours.Par les mystères des communications particulières la tour de contrôle du Père Noël en fut informée immédiatement. Le Père Noël se caressa longuement la barbe blanche en murmurant : « Ainsi cette vieille canaille de Léon renoncerait à picoler, ça, on va bien voir ! »

    Et c’est ainsi qu’au soir de Noël la petite rue fut jonchée de cadeaux, de récompenses et de douceurs, dans une lumière qui ressemblait étrangement à celle de l’aurore boréale. Jamais l’abstinence d’un seul bonhomme n’avait procuré autant de réjouissances. Quant à notre fameux panneau de signalisation il fut heureux et fier de recevoir une nouvelle plaque sur laquelle on pouvait lire : Rue Léon dit le « Bouchon », poivrot notoire, sevré par le Père Noël. Noël 2014

     Paul Gamberini

     

     Joyeux Noël à vous tous.

     


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  • Noël, une fête pas toujours très facile pour les personnes âgées en EHPAD.

    Si certaines sont très entourées par leur famille, d'autres se retrouvent seules.

    J'espère que notre présence à vos côtés ce jour-là vous consoleront de votre solitude.

    Nous sommes votre famille et nous vous aimons.

     


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  •  En mode fatiguée pendant cette période pré-Noël.

    Et si nous nous asseyions sur notre fauteuil préféré pour écouter ce joli conte de Paul Gambérini ?

     

    Sapin de Noël ballad et vousIl était une fois un petit sapin de Noël tout neuf, complétement bouleversé par ce qui venait de lui arriver. Préservé, dans une forêt profonde accrochée au flanc d’une montagne saupoudrée de belle neige fraîche, à l’ombre d’une famille d’épicéas nobles et majestueux, il croyait avoir le temps d’étirer sa croissance, séculaire, vers la cime ultime et lumineuse d’un grand âge canonique. Au lieu de cela, on l’avait subtilisé, enlevé, ôté, arraché, de façon brutale, de l’environnement qui devait lui garantir la superbe et la gloire d’une très longue existence. Se sentant condamné, il aurait pu se laisser aller au désespoir en perdant, d’un seul coup, l’ensemble de ses petites épines, celles qui faisaient l’émerveillement d’une maman sapin fière de son rejeton résineux. Mais au lieu de cela, il se sentit investi d’une mission qui se renouvelait depuis le plus lointain de la plus profonde nuit des temps. Il résista, tant bien que mal, pour que sa fraîcheur persistât afin de pouvoir accomplir, avec la noblesse et le courage de son espèce, le devoir ultime et héroïque de son sacrifice de saison.

    Aux durs moments de tristesse succédèrent bientôt ceux de grandes joies que seuls les miracles de Noël peuvent engendrer. Introduit dans une famille gazouillante il fût immédiatement adopté, cajolé, dorloté décoré, honoré et admiré.

    Tout ce que la forêt ignorait de merveilles, de musiques et de lumières, se retrouvait là, autour de lui, dans une ambiance de fête et de couleurs générée par l’enthousiasme communicatif de quatre bambins turbulents.

    Autour de lui se retrouvaient la petite Anne Guirlande, la jeune Julia Papillote, le petit farceur de Pierrot l’Etincelle et le petit Michel Friandise, lequel venait juste de perdre une dent de lait. Il mesura, immédiatement le bonheur qu’il pouvait faire rayonner, paré de tout ce qui faisait la richesse de ses étoiles, de ses boules colorées et de son extraordinaire présentation. La petite crèche, à ses pieds, avait la douceur des symboles délicats qu’il ressentait avec la faiblesse de sa condition. Déjà il savait qu’il appartenait à un autre espace mystérieux qui permet d’entretenir la légende et qui se perd dans l’éternité magique des nuits de Noël. Transcendé par l’événement, il était confiant et heureux.

    Au fond de la forêt profonde, on entendit un chant mélodieux qui gonflait comme un murmure et qui se dispersait à l’infini dans le froid de l’hiver, de cime en cime : « Mon beau sapin, roi des forêts, que j’aime ta verdure… »

    Une maman sapin se redressa davantage pour écouter, elle était émue et triste mais fière de son jeune sapineau de Noël.

    P.Gamberini


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  • Pour la communauté " Entre ombre et lumière ".

     

    Le brouillard

     

    Le brouillard

     

    Le brouillard a tout mis

    Dans son sac de coton ;

    Le brouillard a tout pris

    Autour de ma maison.

     

    Plus de fleurs au jardin,

    Plus d'arbres dans l'allée ;

    La serre des voisins

    Semble s'être envolée.

     

    Et je ne sais vraiment

    Où peut s'être posé

    Le moineau que j'entends

    Si tristement crier.

     

    Maurice Carême

     

     

     


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